La Flandre et la France signent le ‘traité des Moëres’
Le traité vieux de 135 ans se voit enfin doté d'une vision tournée vers l'avenir
Le lundi 2 juin 2025, le ministre-président flamand Matthias Diependaele et le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean Noël Barrot ont signé le « De Moerenverdrag » et le protocole qui l'accompagne.
Ce document fournit un cadre solide et juridiquement contraignant pour la gestion transfrontalière de l'eau dans la région de Dunkerque-Veurne-De Moeren. « On peut dire qu'il s'agit d'une étape historique », a déclaré le ministre-président flamand, M. Diependaele. « Cet accord remplace les accords d'un passé lointain et offre une réponse durable aux défis croissants en matière d'eau dans cette région frontalière vulnérable.
La zone basse du polder Des Moëres, située en partie sur le territoire flamand et en partie sur le territoire français, se trouve en dessous du niveau de la mer et est particulièrement vulnérable aux inondations. Pour armer la région et ses habitants contre les précipitations extrêmes et les périodes humides prolongées, un drainage rapide et coordonné est crucial. « Ce traité définit pour la première fois la manière dont les deux pays agissent ensemble en cas d'événements météorologiques extrêmes et d'inondations », explique M. Diependaele.
Les infrastructures et les modèles de coopération existants se sont avérés inadéquats. Grâce au projet européen INTERREG V MAGETEAUX, la Flandre et la France ont investi dans de nouvelles structures :
- Une station de pompage d'urgence à Speievaart à Veurne, qui peut pomper l'eau du Binnen Moeren vers le canal Nieuwpoort-Duinkerke.
- Une vanne aux Quatre Écluses à Dunkerque, permettant un déversement supplémentaire dans le canal Exutoire.
Ces installations ont été déployées avec succès lors des inondations de novembre 2023 et du printemps 2024 - mais alors sans base juridique formelle. Cette situation est en train de changer.
D'une solution d'urgence temporaire à un cadre structurel
Le nouvel accord s'appuie sur le traité franco-belge de 1890 et sur sa suite adoptée en 1968, mais il actualise fondamentalement les accords. Le protocole précise :
- qui est responsable de quoi en cas d'inondations graves ;
- Comment les infrastructures seront gérées et entretenues ;
- Comment les accords sont automatiquement déclenchés en cas d'urgence ;
- Et comment la coopération est structurellement renforcée entre toutes les parties concernées.
Le traité crée ainsi une base juridique solide pour une gestion de l'eau partagée et orientée vers l'avenir dans la région. « Il s'agit d'un exemple fort de coopération européenne qui contribue à la sécurité juridique, à l'efficacité et à la sécurité des habitants de cette zone vulnérable », conclut M. Diependaele.
Le GECT West-Vlaanderen/FLandre-Dunkerque-Côte d'Opale a été partenaire du projet Interreg V Mageteaux. Dans le cadre de la coopération transfrontalière du GECT, le Groupe de Travail Eaux fait le suivi de la gestion d'eaux transfrontalière.
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